• Date of last update: Sunday 26 October 2025
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Les richesses relevées dans le Sud Est tunisien sont multiples et variées. Des ressources culturelles témoignant de plusieurs civilisations et de groupes ethniques qui ont vécu ou passés par la région. Ces ressources sont aussi bien matérielles (Sites archéologiques, Gsour, habitations troglodytiques, etc.) qu'immatérielles (traditions, coutumes, style de vie, artisanat, art architectural et culinaire). Elles pourraient constituer un facteur de développement régional ou national. De ce fait, de nouvelles stratégies devraient être suivies afin d’ouvrir ce potentiel au public et de l’exploiter dans l’évolution économique de la région. En effet, ces  ressources nécessitent pour cela une mise en valeur accompagnée de nouvelles procédures de promotion et de valorisation du territoire
De ce fait, l’Institut National du Patrimoine a jugé bon d’entamer un processus de réflexion et de planification pour la conservation scientifique des sites archéologiques et des monuments historiques dans le but de leur ouverture au public et de générer des retombés économiques importants sur le territoire sans affecter leur vocation culturelle. Les travaux sur le terrain, ainsi que les discussions engagées pendant la préparation du programme d’intervention ont mené à l’élaboration d’un plan d’action basé sur une démarche scientifique.
En effet, la méthodologie adoptée s’appuie sur le Code du Patrimoine tunisien, les Chartes, les normes internationales relatives à la conservation et la mise en valeur des sites archéologiques et les principes suivants:
La préservation in situ: maintien et restitution des vestiges comme tel au passé.
-Intervention minimale: sauvegarde et préservation de l’objet par des interventions nécessaires et à court terme.
-Utilisation des matériaux compatibles avec ceux d’origine.
A noter, que la plus grande concentration de ces Gsour se trouve dans le Sud-Est de la Tunisie, au gouvernorat de Tataouine où l’on en dénombre plus de 150. Le « Gasr » ou « Ghasrou » en berbère illustre un grand tournant de l’histoire de la Tunisie et représente un haut lieu de sa civilisation.
La fonction du Gasr est essentiellement agricole. Il sert de lieu d’ensilage des céréales, olives, huile, figues sèches, dattes, foin pour le bétail. Le sud soumis à une aridité climatique presque permanente fait du “Gasr” une nécessité en tant que moyen de stockage pour parer à la sécheresse endémique.

Types des Gsour

1.Les Gsour citadelles:

Les Gsour citadelles ou Kal’a (forteresse) ou citadelles de refuge occupent les sommets des butes qui sont totalement détachés de la surface de plateau ou sur des éperons rattachés par des isthmes étroits disposés en creux et facile à contrôler. Il s’agit de buttes à versant raides et à sommet plats matérialisés par couche de roche dure sous forme d’un chapeau ou d’une couronne.

 2. Les Gsour de Montagne :

Les Gsour de montagne sont des Gsour à vocation essentiellement agricole. Ils dominent des dépressions fertiles et des plaines. Ces Gsour se placent en montagne sur des sites plus facilement accessibles que les Ksour citadelles. Ceci témoigne de la disparition progressive du souci défensif lors du choix des sites de ce type de Gsour. Mais  si ces Gsour n’ont pas été installé sur des sites perchés, ils gardent un certain caractère défensif puisque ils ne quittent pas la campagne.
Par ailleurs, l’installation de ce type de Gsour ne s’est pas faite en association avec un habitat troglodytique ou avec une structure villageoise comme c’est le cas des Gsour citadelle. Le cas de Gasr Oued Sultane qui a remplacé les  Gsour de Tazaghdent, Techout et Béni Oussine, constitue  à cet égard un excellent exemple.
Les Gsour de montagne se sont développés il y a environ 3 à 4  siècles. En effet. Le Gsar Oued Sultane a été construit il y a environ 400 ans, le Gasr Aouadid il y a environ 250 ans. Ce type de Gsour est le plus souvent l’œuvre de tribus arabes qui utilisaient au paravent les Gsour de leur protégé berbères pour l’engrangement.